Rassembler des informations sur la santé des bénéficiaires afin d’alimenter le projet santé des électriciens et gaziers: les missions de l’Observatoire de santé social des industries électrique et gazière (Ossieg) ont été présentées mercredi 27 novembre.
« L’Ossieg pourrait être un lieu de veille, de recherche, de partage, d’échanges et d’analyses qui mutualiserait les informations au service des organismes sociaux des IEG », explique Christophe Baldes. Le vice-président de la CCAS donne le ton de ce nouveau concept en cours de construction. Remettre de la cohérence et être plus efficace dans le traitement des données de santé. Patrick Guillot, le président de la Commission Santé Action sanitaire et Sociale de la CCAS, remarque que « depuis une dizaine d’années, plusieurs structures se sont organisées les unes à côté des autres ». Il s’agit aujourd’hui de se réunir autour d’un outil d’expertise et de mettre à disposition des connaissances sur la consommation de soins grâce à la Camieg et à la Mutieg, sur l’évolution de la santé des pensionnés grâce à la cohorte Gazel pilotée par l’Inserm. Guidé par la charte d’Ottawa qui promeut la santé dans tout l’environnement de l’homme, l’observatoire pourrait s’intéresser également la santé au travail, en famille ou en vacances. Des CMCAS adhèrent déjà aux axes de travail. Celle de Loire Atlantique-Vendée est venue témoigner d’une enquête menée sur la perte d’autonomie des séniors. « L’analyse et la synthèse des différents indicateurs de santé recueillis serviront de ressources pour alimenter les réfléxions en matière de politique de santé des Activités Sociales au national et en CMCAS. Ces données pourront être utilisées notamment par les partenaires eux-mêmes », note Frédéric Costa, médecin conseil de la CCAS.
Après Gazel, Constances
Dans le prolongement de l’étude épidémiologique Gazel, l’Inserm a mis en place il y a un an la cohorte Constances. Elle a été dévoilée lors de ces rencontres. Le professeur Marcel Goldberg est infatigable. Voilà vingt-cinq ans qu’il présente la cohorte Gazel, un laboratoire ouvert qu’il dirige à l’Inserm. Devant ses partenaires, présidents de CMCAS, représentants de la Camieg et Mutieg et l’ensemble des participants, il loue d’abord la fidélité des 20 000 agents qui ont accepté d’être suivis depuis 1989. « L’observation porte sur la santé, les risques socioprofessionnels ou encore sur les « événements de vie ». Autrement dit des événements négatifs, mais également positifs comme une promotion, une naissance, l’exercice physique, etc, notamment sur la tranche d’âge des 35-50 ans ». Comment recueillir ces informations ? Chaque année, l’Inserm envoie des questionnaires individuels. Le service du personnel des entreprises fournit l’historique des carrières, la Camieg la consommation des soins. Grâce à ces données, une quarantaine d’études concernant les maladies chroniques, le tabagisme ou l’organisation du travail ont vu le jour.
Ainsi, Gazel a montré que les salariés des IEG étaient en meilleure santé que le reste de la population française. « Mais attention, avertit le scientifique, il y a un décalage en interne. Un agent de maîtrise à trois fois plus de risques de décès qu’un cadre ». Après un quart de siècle de collaboration avec la CCAS et les entreprises, l’Inserm renouvelle le projet d’une grande cohorte avec la naissance de Constances. Cette nouvelle cohorte de 200 000 volontaires inclut uniquement les salariés du régime général. « Nous suivons des personnes de 18 à 69 ans. L’objectif étant d’obtenir un catalogue de données sur leur nombre de consultations médicales, les médicaments, la langue maternelle ou encore l’exposition à la pollution », explique Marie Zins, chercheure responsable de Constances. Outre six questionnaires détaillés, les volontaires passent tous les cinq ans un examen sur leur tension artérielle, l’état de leur vision… Cela nécessite un engagement, confie Marie Zins, qui salue d’ailleurs les 4000 affiliés de la Camieg, associés à l’enquête. L’universitaire souligne que les bénéficiaires sont, avec les adhérents de la Mgen, « les plus soucieux de participer à une action nationale qui fait avancer la santé de chacun ».
*Institut national de la santé et de la recherche médicale